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1 ♦ Amas de branchages, de fleurs, dont on jonche le sol, dans les rues, les églises, etc., pour quelque solennité. « on fait d'admirables jonchées pour leurs autels [des dieux] » (Loti).2 ♦ Par ext. Grande quantité (d'objets épars sur le sol). Une jonchée de débris.jonchée 2. jonchée [ ʒɔ̃ʃe ] n. f.• 1379; de jonc♦ Vx Petit panier de jonc dans lequel on fait égoutter le lait caillé. ⇒ faisselle.♢ (1583) Mod. Petit fromage de vache, de chèvre ou de brebis fait dans ce panier.Synonymes :- couche- tapis● jonchée nom féminin (de jonc) Fromage frais de vache, de chèvre ou de brebis, présenté dans des vanneries de jonc tressé. ● jonchée (homonymes) nom féminin (de jonc) joncher verbejonchéen. f. Litt. Amas (de branchages, de fleurs, d'herbe, etc.) qui recouvre le sol.I.⇒JONCHÉE1, subst. fém.A. — Couche de branchages, de fleurs, d'herbes dont on jonche le sol à l'occasion de quelque solennité. On fit au mort une jonchée De fleurs et de branches de houx (HUGO, Chans. rues et bois, 1865, p. 247). Après la bataille de fleurs; une boue de fleurs écrasées, odeur de sardines et de corruption; ce n'est pas cette jonchée à peine piétinée des fêtes-Dieu (MAURIAC, Du côté Proust, 1947, p. 183) :• 1. Demain matin, au jour, les gars sèmeront la jonchée sur le parcours du cortège, des herbes coupées, des feuilles vertes, mêlées de fleurs et de roses effeuillées.COLETTE, Cl. école, 1900, p. 283.— P. métaph. Dans le ciel les vieilles constellations gisaient sans dessus dessous parmi des jonchées d'étoiles toutes neuves (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p. 430).B. — Tapis de feuilles ou de débris végétaux des sous-bois. Maintenant ce sera un jardin public [l'Antiquité], et peut-être, au lieu des fleurs, n'y trouvera-t-on plus que de la jonchée (SAINTE-BEUVE, Nouv. lundis, t. 7, 1864, p. 6) :• 2. Assis sur leurs talons, et le dos appuyé sur les jonchées de ramilles abattues qui pliaient comme des ressorts, ou bien couchés sur le côté, ils mangeaient le croûton de pain tiré de la carnassière...R. BAZIN, Blé, 1907, p. 102.C. — P. anal.1. Grande quantité d'objets épars sur le sol ou sur quelque autre surface. La table verte, repliée, n'attendait plus la jonchée de cartes (COLETTE, Seconde, 1929, p. 266). Autour de ce pauvre débris [un canapé], une jonchée de douilles de cartouches, un fatras de journaux communistes (THARAUD, Mille et un jours de l'Islam, I, 1937, p. 201) :• 3. ... elle cassait tout, ça se fanait, ça se salissait entre ses petits doigts blancs; une jonchée de débris sans nom, de lambeaux tordus, de loques boueuses, la suivait et marquait son passage.ZOLA, Nana, 1880, p. 1433.2. Grande quantité de cadavres, de mourants étendus sur le sol. Il se trouvait revenu, au flanc du brancard, jusqu'à la jonchée d'Allemands. Il l'eût deviné les yeux fermés, à cette épaisse odeur faite de celle des corps, des vêtements chauds, du sang, du cuir, de la sueur refroidie, au-dessus de quoi, très nette, stagne l'odeur de la décomposition (MONTHERL., Songe, 1922, p. 141).Prononc. et Orth. : [
]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. a) Ca 1175 « litière de joncs » (Horn, éd. M.K. Pope, 864); b) fin XIIIe-début XIVe s. [date du ms.] « amas de joncs qu'on étend sur le sol, dans les rues pour une solennité » (Artur, ms. Grenoble 378, f° 83a ds GDF., s.v. jonchie); 2. 1616 faire jonchee de « jeter quelque chose en le gaspillant » (A. D'AUBIGNÉ, Tragique ds Œuvres, éd. E. Réaume et de Caussade, t. 4, p. 121). Dér. de joncher; suff. -ée (BALDINGER, 1950, p. 99). Fréq. abs. littér. : 62.
II.⇒JONCHÉE2, subst. fém.,,Fromage frais mis à égoutter sur une claie de paille longue appelée elle aussi jonchée`` (COURTINE 1972).Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. 1694-1878. Étymol. et Hist. 1. 1379 « panier en jonc pour la préparation du fromage mou » (Inventaire du mobilier de Charles V, 1741 ds FEW 5, 66 a); 2. 1583 « fromage préparé dans un petit panier » (Ch. ESTIENNE et J. LIÉBAULT, L'Agriculture et maison rustique, f° 39a). Dér. de jonc; suff. -ée; cf. pour le sens 1, la forme anc. jonchière (1363, Invent. du duc de Norm. ds LABORDE).
1. jonchée [ʒɔ̃ʃe] n. f.ÉTYM. XIVe; « litière de joncs », v. 1175; de joncher.❖♦ Littéraire ou style soutenu.1 Amas (de branchages, de fleurs, d'herbes) dont on jonche le sol, dans les rues, les églises, etc. pour une solennité. || La chapelle disparaît sous une jonchée de fleurs (→ par métaphore, Haie, cit. 1). — Par anal. || Une jonchée de feuilles mortes.1 (…) la procession de la Fête-Dieu défilait très lente, sur une verte jonchée de fenouils et de roseaux coupés dans les marais d'en bas.Loti, Ramuntcho, I, XXI.2 Dans l'Inde, on ne porte point de bouquets aux dieux, mais on fait d'admirables jonchées pour leurs autels : des jasmins à profusion — rien que les corolles, arrachées de la tige, — et des gardénias, et d'épaisses fleurs au parfum de tubéreuse, formant des nappes odorantes, sur la blancheur desquelles on sème ensuite quelques roses du Bengale, ou quelques hibiscus bien rouges (…)Loti, l'Inde (sans les Anglais), II, I.2 Grande quantité (d'objets épars sur le sol). || Une jonchée de plumes (→ 1. Coq, cit. 11), de débris. || Une jonchée de cadavres.3 L'amoureux pensa que tout l'azur et tout l'or du ciel croulaient sur lui. Le sable du jardin lui parut une jonchée de diamants (…)Léon Bloy, la Femme pauvre, II, IV.❖HOM. Jonché, 2. jonchée; formes du v. joncher.————————2. jonchée [ʒɔ̃ʃe] n. f.ÉTYM. 1379; de 1. jonc.❖1 Vx. Petit panier de jonc à égoutter le lait caillé.2 (1583). Mod., régional. Petit fromage fait dans ce panier.❖HOM. Jonché, 1. jonchée; formes du v. joncher.
Encyclopédie Universelle. 2012.